Interview : Alexandre Lautié, game designer de Machia Villain (IndieCade Europe 2018)
Autre Interview enregistrée à l’IndieCade Europe 2018. Alexandre Lautié, programmeur et game designer de Machia Villain, présentait son jeu au Show & Tell. Voici la retranscription audio.
https://www.youtube.com/watch?v=PPnRqgQ-2CEPeux-tu te présenter et présenter ton jeu ?
Bonjour, je m’appelle Alexandre Lautié, je suis le programmeur et game designer de Machia Villain (studio WildFactor)
Dans Machia Villain, on joue le méchant d’un film d’honneur et on doit construire son manoir et élever ses monstres puis tuer ses victimes en respectant les règles des films d’honneurs : les tuer une par une, tuer la vierge en dernier et surtout ne pas tuer le chien.
Pourquoi avoir présenté le jeu au Show And Tell à l’IndieCade ?
On a fait une deuxième version avec pas mal d’amélioration et on voulait savoir ce que ça donnait sur des gens qui ne connaissaient pas encore le jeu. Ça permet de tester tous les petits polish de l’interface.
Quand avez-vous commencé ce projet ?
Il y a environ 5 ans. Ça a commencé par une Ludum Dare avec ma copine. C’était surtout l’univers qui était posé, donc on est parti dans le jeu de management. On aime tous les deux les jeux de management.
Comment avez-vous financé vote projet ?
Il y notre propre argent, plus de le la love money (les amis). Le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), il y a aussi du Kickstarter et encore derrière le publisher. Ça permet pour un jeu de cette taille d’avoir suffisamment de fonds pour le faire.
Comment avez-vous rencontré votre publisher ?
C’est eux qui nous ont contactés parce qu’ils avaient entendu parler du jeu. C’est là que les négociations se sont passées. J’ai montré la démo.
Avez-vous une communauté ?
On a la communauté Kickstarter et une communauté Steam qui discute pas mal. On n’a pas encore de Discord. On avait un forum, mais c’est un peu trop old school, les gens vont plus sur le forum Steam que sur le forum perso. On a tout transféré sur Steam, c’est plus simple.
Quels conseils pourrais-tu donner à des personnes qui veulent se lancer dans le développement d’un jeu vidéo de gestion ?
Ne le faire pas ! 😉 Il faut aimer ce type de jeu. C’est un type de jeu compliqué, il n’est pas forcément fun au début des étapes de développement. Contrairement à un jeu de plate-forme, avec un retour immédiat. Pour le management, il faut pas mal de trucs en place avant qu’il y ait le plaisir de jeu. C’est un peu compliqué. Il faut bien aimer les tableurs et ce genre de truc.
Il y a beaucoup de mécaniques différentes, c’est un peu ça qui fait le jeu de management. On passe d’une mécanique à l’autre. Un jeu de plate-forme, on va plus avoir quelques mécaniques simples et avoir un contexte a chaque fois très différents pour que ces mécaniques puissent être utilisées de différentes manières.
Un jeu de management, on va un peu ajouter des mécaniques qui vont s’entremêler, mais le joueur va découvrir à son rythme les mécaniques.
Comment avez-vous fait pour tester ces mécaniques de jeux ?
On a fait du playtest sur les salons, mais aussi par le publisher avec ses propres testeurs. On a eu des retours des gens de Kickstarter qui ont fait de longues parties. Sur les salons, c’est toujours des parties courtes. C’est un jeu de gestion, on peut faire 10 ou 20 heures, facile. Il faut vraiment que quelqu’un puisse jouer de manière posée. La difficulté, c’est que tout ce qui était après les 10 premières heures n’a pas été suffisamment testé, parce que c’est compliqué d’avoir des testeurs qui jouent très longtemps.
Il a un gros travail de polish après les playtests et la release ?
Exactement, surtout qu’on a eu beaucoup de joueurs acharnés. On a eu une masse de joueurs qui ont explosé à la release. Il y a des joueurs qui ont joué 50h et qui ont éprouvé le jeu, beaucoup plus que les playtesteurs professionnels. Il y a eu un moment où ils ont atteint des étapes que nous n’avons pas prévu ce qui entraîna des bugs imprévus.
Merci Alexendre, à bientôt !
Si vous souhaitez que j’interview un autre développeur indépendant français et lui poser plein de question sur le développement de son jeu vidéo n’hésitez pas !
Bon dev et à bientôt !