Les 7 Qualités Pour Devenir Game Designer
Vous aimez le game design et vous souhaitez devenir un game designer et créer des jeux vidéo comme Shigeru Miyamoto, Will Wright, Hideo Kojima, ou bien Sid Meier ?
Voici une liste non exhaustive des plus importantes qualités requises pour en faire votre métier.
D’ailleurs je vous invite à lire l’article qui décrit le métier de game designer : Game Designer : métier, fonction, salaire
Devenir game designer
Devenir game designer et concevoir des jeux, c’est accessible à tout le monde. Cependant, ce métier nécessite quelques qualités requises pour pouvoir s’y adapter et sortir du lot.
Je différencie bien les qualités des compétences. Les compétences ne sont pas « naturelles » mais doivent s’apprendre : elles ne sont pas innées et ne font pas partie de notre première personnalité. Exemples de compétences : la programmation, les langues, les techniques de dessin, etc.
Les qualités que je vais énumérer sont, en revanche, parfois innées chez certaines personnes, mais elles peuvent se travailler. D’ailleurs, je vais vous donner quelques exercices et exemples afin de vous aider à améliorer ces qualités.
1. Avoir de l’imagination
Un concepteur de jeux est par définition un créatif. Il imagine des mécaniques originales, des situations de jeux, des scénarios, des challenges, etc. Il faut donc faire marcher son imagination afin d’avoir une bonne vision du projet.
J’adore la citation d’Albert Einstein à propos de l’imagination :
L’imagination est plus importante que le savoir. Le savoir est limité alors que l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l’évolution.
Exercices : Les game jams sont parfaites pour expérimenter des gameplay et des systèmes de jeux en très peu de temps. (voir article sur les game jams : Une Game Jam C’est Quoi ?)
Prototypez des gameplays de jeux de société simples. Vous pouvez vous baser sur des mécaniques existantes afin d’imaginer des jeux et des univers cohérents.
Puis, si vous avez des idées, commencez déjà par les rédiger dans des documents de game design très rapidement par exemple.
Mon guide sur le GAME CONCEPT pourra certainement vous aider à bien structurer votre premier document de game design.
GAME CONCEPT : LE GUIDE POUR BIEN DÉMARRER LA CRÉATION DE SON JEU VIDÉO
Découvrez comment réussir l’étape INDISPENSABLE de votre Game Design facilement pour développer votre jeu comme les pros - Le Game Concept
2. Être polyvalent
La polyvalence est le fait d’avoir plusieurs compétences à sa disposition.
Un game designer qui sait aussi coder pourra développer des prototypes et/ou travailler avec d’autres programmeurs plus facilement puisqu’il connaît les contraintes, les attentes. Idem avec le graphisme, le marketing, le sound design, la gestion de projet, etc. La communication sera plus fluide dans l’équipe de développement. Être game designer, cela ne veut pas forcément dire que l’on doit uniquement se concentrer sur le game design. Il s’agit juste d’une des parties importantes dans un jeu vidéo.
Pour un game designer, savoir toucher à tout, c’est une force énorme. En particulier sur un projet de jeu vidéo indépendant. Cela veut aussi dire que le GD peut intervenir à différents niveaux de la production sur les différents aspects créatifs ou non. On sait que les GD se tournent les pouces à certains moments de la production 😉.
Par ailleurs il s’agit d’un critère assez fort pour les recruteurs, en particulier dans l’industrie du jeu vidéo.
Exercice : essayez de vous former sur un domaine qui vous passionne également. Je conseille fortement d’expérimenter la programmation en commençant par le scripting ou les langages de programmation visuels.
Cet article présente comment apprendre les bases de programmation dans un jeu vidéo.
Apprendre la programmation en jouant (débutants).
3. Être ouvert d’esprit
Lorsque j’ai interviewé Thierry Perreau (Co-Créateur de Flashback), il insistait sur ce point :
Il faut être ouvert d’esprit !
Un game designer doit s’intéresser à tout ce qui l’entoure : culture, actualités, technologie, nature, société, politique, sports, etc.
Je pense sincèrement que l’on ne peut pas rester cloîtré dans son monde et avoir des idées préconçues tout en restant inventif, en particulier lorsqu’on veut devenir développeur indépendant. La tolérance, la compréhension et la curiosité doivent faire partie de l’attitude d’une personne créative.
Exercices : Allez à l’encontre des personnes qui ne vous ressemblent pas, qui viennent de pays différents. Échangez avec elles, essayez de comprendre leur démarche, leurs objectifs, leurs problèmes, etc.
Tout cela fait aussi partie de la culture que doit posséder un game designer. (Transition parfaite)
4. Avoir la soif de culture
D’ailleurs, M Perreau insistait sur cette qualité également :
Un bon game designer doit avoir aussi une bonne culture générale.
La culture ne s’arrête pas aux phénomènes actuels grand public.
FIFA, Call Of Duty, Fortnite, Candy Crush, c’est bien de les connaître, mais il y a tellement de choses à découvrir dans et en dehors des jeux vidéo.
La créativité se nourrit de tout ce que l’on voit et de ce qui apporte d’un point de vue émotionnel.
Un game designer qui joue uniquement au même genre de jeu va imaginer, souvent de manière inconsciente, des concepts ou des univers très proches en restant dans sa propre petite spirale culturelle.
Exemple : un gros gamer va vouloir créer un jeu pour les gamers sur des plateformes de gamers (PC / Consoles) en copiant machinalement tous les codes et les mécaniques du genre. Au final, il finit par reproduire un jeu sans réelle démarche créative.
Il ne suffit pas de connaitre parfaitement un genre pour réussir à créer un jeu commercialisable. Au contraire, le game designer doit être capable de s’adapter à divers types de jeux pour proposer des expériences uniques.
Exercices : Si, comme moi, vous ne connaissez pas tous les classiques de tous les genres, il est toujours temps de s’y plonger : cinéma, animations, littérature, musique, histoire, etc. Même si certaines oeuvres ne font pas partie de vos préférences, découvrez-les et analysez-les.
Pour les jeux vidéo, sortez de votre zone de confort et expérimentez des jeux mobiles, des jeux web, des jeux rétro, des jeux de plateau, etc. Il y a plein de pépites à découvrir pour vous nourrir et vous inspirer. Si vous avez des idées préconçues, c’est le moment de les bannir.
5. Avoir un esprit d’analyse
La curiosité ne suffit pas à faire de vous de bons game designers. Il faut également se poser des questions afin d’analyser tout ce qui nous touche.
Exemple : si l’on veut créer des jeux, la première chose à faire est d’analyser les jeux existants. Voici une liste de quelques questions à se poser :
- Pourquoi ce jeu est-il apprécié ?
- Pourquoi cette mécanique est amusante ?
- Quel est le message transmis par le jeu ?
- Pourquoi le jeu est-il sorti à cette époque ?
- Quelles émotions sont transmises au joueur ?
- Quelle a été sa stratégie marketing ?
- Quel est son modèle économique et pourquoi ?
En principe rien n’est laissé au hasard
Exercice : Téléchargez un jeu vidéo tendance sur mobile que vous ne connaissez pas et analysez le flow : du lancement du jeu jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que vous prenez du plaisir à y jouer. En vous plaçant dans la tête du game designer, analysez l’expérience de jeu dès les premières minutes : le tutoriel, l’univers, les mécaniques, les sons, les contrôles, le game feel. Enfin, isolez les points forts, mais aussi les points faibles d’après votre expérience personnelle, tout en restant objectif.
6. Être à l’écoute
Le game designer doit être à l’écoute des joueurs et de toute l’équipe de développement. On ne fait pas un jeu pour soi, donc il ne faut pas imposer ses idées. Les critiques et les feedbacks sont cruciaux si l’on veut concevoir un expérience de jeu plaisante pour les joueurs.
Exercice : peu importe l’état d’avancement de votre projet, présentez-le à d’autres personnes et posez-leur des questions :
- Est-ce que l’idée paraît intéressante ?
- Est-ce que le projet est réalisable ?
Si le jeu est déjà jouable :
- Quel est le meilleur moment du jeu et pourquoi ?
- Quel est le moment le plus frustrant ou le plus ennuyeux ?
7. Être passionné
Si, comme beaucoup de développeurs de jeux vidéo, vous avez été émerveillé lorsque vous avez joué à votre tout premier jeu vidéo et que vous vous en souvenez encore, c’est que les jeux vidéo vous ont marqué émotionnellement.
Le monde vidéo ludique est en effet passionnant, mais lorsqu’on lâche la manette et que l’on passe de l’autre côté de l’écran, il faut savoir garder cette passion et cette motivation.
Le jeu vidéo reste une industrie : être passionné par les jeux, c’est essentiel, mais il faut aussi aimer les créer.
D’ailleurs, beaucoup de jeunes étudiants dans les écoles de jeux vidéo déchantent après avoir pris conscience qu’il faut vraiment travailler pour en faire son métier.
Certaines personnes recherchent un « métier passion », mais avant d’arriver à gagner sa vie avec les jeux vidéo on doit travailler pour arriver à ses objectifs.
Pour ma part, je suis passionné par les jeux vidéo et je suis arrivé à en faire mon « métier passion ». Durant toutes ces années, j’ai connu des moments de « gloire » entrecoupés de moments de doutes. Mais cette passion m’a permis de continuer à faire ce que j’aime depuis 2006 tout en empochant de l’argent pour vivre correctement.
Conclusion
Tout le monde peut faire du game design et s’autoproclamer game designer (voir article : Nous faisons déjà tous du game design). En revanche, pour en faire son métier, devenir développeur de jeux indépendants ou intégrer un studio de jeux vidéo, c’est autre chose. Il faut donc avoir un bon profil pour devenir concepteur de jeux video.
Les qualités listées dans cet article ne sont pas indispensables, mais elles vous permettront d’améliorer votre créativité et votre profil.
Si vous cherchez une formation en game design en ligne cliquez ici
Si vous pensez à d’autres qualités pour devenir game designer, ajoutez-les en commentaire en bas.
Bon dev et à bientôt !